PAT du Département de Lozère

La Lozère est un territoire agricole : l’agriculture est le 2ième secteur économique de département après le service à la personne. Plus précisément, c’est une terre d’élevage : 8 exploitations sur 10 orientées en productions animales, et notamment vers l’élevage bovin (4 exploitations sur 10, un tiers du chiffre d’affaires agricole lozérien en 2019). Et de façon plus spécifique, la Lozère est orientée vers l’exportation : seulement 17% des ventes de bovins viande effectuées en Lozère sont pour la boucherie (source: Chambre d’Agriculture de Lozère). Actuellement, la Lozère n’est absolument pas auto-consommatrice, que ce soit en produits animaux (du fait de l’exportation et de l’importation dues à des équilibres économiques dynamiques) ou végétaux (du fait du déficit de production), alors que sa surface agricole lui permettrait théoriquement de nourrir 1.9 fois sa population (source: CRATER). L’agriculture lozérienne est plutôt vertueuse : 35 % des exploitations sont sous Signes Officiel de Qualité (dont 15 % en bio), et la Lozère est extrêmement bien préservée des pollutions phytosanitaires (source : carte Adonis Solagro). Le marché foncier agricole est concurrentiel et/ou peu actif. Même s’il est moins important qu’au niveau national, un mouvement de concentration foncière et économique est à l’œuvre en Lozère, parallèlement à une vague de départ à la retraite à anticiper (22 % des chefs d’exploitations ont plus de 60 ans). La Lozère se caractérise par une très faible densité de population (dernier département de France, 15 habitants au km²), ce qui implique un éloignement et une dispersion géographique de la population et des services dont elle a besoin . En conséquence, la Lozère présente de fortes contraintes de mobilité pour la société civile (accès aux commerces, aux services sociaux, rares transports en communs...), des coûts logistiques très pénalisants pour les professionnels (accès aux outils de transformations, livraisons de commandes -souvent faibles commandes eu égard à la faible densité de population-…), et en conséquence, des services qui peinent à se maintenir localement : commerces de proximités, outils de transformation notamment. La Lozère se caractérise également par un niveau de vie inférieur par rapport au niveau national : d’après https://statistiques-locales.insee.fr/, en Lozère, la médiane du niveau de vie est inférieure de 1 460 € par rapport à la médiane du niveau de vie en France métropolitaine, et les écarts de salaires sont plus écrasés qu’au national . Autant de facteurs qui contraignent le système alimentaire. La Lozère accueille un vaste éco-système agissant sur l’alimentation (allant des acteurs culturels, aux associations d’aides alimentaires, aux commerces alimentaires). Ces acteurs agissent tous sur les enjeux pré-cités : diversification agricole, développement des circuits-courts, soutien à l’installation, mobilisation du foncier, mobilité des populations ou logistique alimentaire, promotion des produits locaux, information et sensibilisation du grand public, accompagnement des publics en difficulté à l’accès aux produits de qualité, accompagnement des restaurants collectifs, limitation du gaspillage alimentaire…