PAT des Baronnies provençales

L’agriculture des Baronnies provençales est diversifiée et de qualité (AOP, IGP, BIO...) mais a des coûts de production et de commercialisation (transport) qui ne peuvent concurrencer d’autres bassins de productions et des contraintes physiques (sols, climat, pente, accès à l'eau ...) limitant le choix de productions. Plusieurs filières agricoles des Baronnies sont en crise : des filières en crise (arboriculture, petit-épeautre, élevage, vigne), induisant des des difficultés économiques pour les producteurs. Toutes les filières doivent s’adapter aux évolutions à venir liées au changement climatique (augmentation du stress hydrique, des épisodes climatiques extrêmes, décalage du cycle de végétation,…) : évolution observée : +1,6° en Drôme depuis les années 1960 et à des problèmes sanitaires. L'intégration de pratiques respectueuses de la biodiversité, et de prise en compte de l'environnement naturel est ancienne mais peut encore être approfondie avec déjà 34% des surfaces cultivées en bio.
 
Pour les productions agricoles :
Territoire encore fortement marqué par l'agriculture malgré une diminution rapide du nombre d'exploitations agricoles sur les 30 dernières années, les Baronnies provençales accueillent encore plus d'un millier d'agriculteurs, cultivant plus de 23000ha.
Avec une moyenne d'age des exploitants supérieure à 50 ans, la question du renouvellement des générations se pose. Le recensement agricole montre cependant que le devenir des exploitations est moins incertain qu’en 2010, puisqu’à l’époque, 26% des exploitations se trouvaient dans un cas de figure où le chef d’exploitation, ou le plus âgé des exploitants, avait plus de 60 ans, contre 16% en 2020. Parmi ces exploitations concernées, la part ne sachant pas le devenir de sa structure dans les trois prochaines années est passé de 8% à 4%. En réalité, le renouvellement des générations reste une difficulté. La transmission est de plus en plus difficile, notamment parce que les fermes coûtent de plus en plus cher, en partie du fait de l’augmentation de la SAU par exploitation mais aussi en lien avec les investissements faits dans des équipements spécifiques. Les candidats à l’installation, notamment lorsqu’ils sont hors cadre familial, connaissent des difficultés à mobiliser du foncier. Les exploitations agricoles, davantage en difficulté qu’auparavant, sont aussi plus difficiles à reprendre, voire découragent la transmission dans le cadre familial notamment, l'investissement étant une prise de risque importante au vu des situations économiques de nombreuses filières.

Agriculture biologique : Les Baronnies provençales ont une longue tradition d'agriculture biologique. De nombreux agriculteurs du territoire ont fait le choix de pratiques respectueuses de l'environnement, sans utilisation de pesticides ou d'engrais chimiques. Le parc encourage et soutient le développement de l'agriculture biologique en favorisant la conversion des exploitations agricoles conventionnelles vers des pratiques biologiques. Avec 51 % de sa SAU en agriculture biologique ou en conversion (soit 5,7 fois la moyenne nationale), le territoire est fortement engagé dans cette évolution des pratiques agricoles vers une intégration des enjeux de préservation de l'environnement. 

Une production presque suffisante pour couvrir les besoins des consommateurs, et une diversité de production locales : Les Baronnies provençales sont réputées pour certaines spécialités agricoles et culinaires. Par exemple, la culture de la lavande, des plantes aromatiques et médicinales, ainsi que l'apiculture sont des activités emblématiques de la région. Une grande diversité de production alimentaire est présente dans les Baronnies provençales et permet une autonomie alimentaire sur la plupart des classes de produits, avec un manque en maraichage et en oléagineux/protéagineux.

Élevage extensif : Le territoire des Baronnies provençales est propice à l'élevage extensif, notamment de moutons et de chèvres. Les prairies naturelles et les parcours offrent des conditions favorables à ce type d'élevage, qui permet de valoriser les ressources locales et de préserver les paysages ouverts caractéristiques de la région.

Circuit court et vente directe : Les marchés de producteurs, les vente à la ferme et les coopératives agricoles sont bien présents sur le territoire, favorisant ainsi les échanges directs et la proximité entre producteurs et consommateurs. Plusieurs magasins de producteurs ont été créés sur la dernière décennie, confirmant l'engagement des producteurs dans un renforcement du maillage du système alimentaire.

Agroécologie et permaculture : Le Parc naturel régional des Baronnies provençales encourage les pratiques agricoles agroécologiques, par exemple via la mise en place de MAEC - Mesures Agro-Environnementales et Climatiques- et de permaculture via le soutien aux démarches de jardins familiaux et la mise en place de temps d'échanges et de formation sur ces pratiques. Ces approches mettent l'accent sur la biodiversité, la préservation des sols et la gestion durable des ressources. 

Ces spécificités, associées à d'autres enjeux territoriaux, tels que la préservation des paysages, la valorisation du patrimoine et le développement durable, sont prises en compte dans le projet alimentaire territorial des Baronnies provençales pour promouvoir une agriculture respectueuse de l'environnement et une alimentation de qualité, en lien avec les ressources et les savoir-faire locaux.
Les évolutions liées au changement climatique nécessitent une action pour une adaptation et atténuation des risques climatiques. L’inaction coûte à moyen et long terme beaucoup plus que la réduction des risques et l’anticipation en amont. Il faut cependant bien avoir en tête que changer les habitudes et pratiques de production nécessite un investissement en temps, en énergie et financier. L’enjeu est d’accompagner au mieux ces changements en facilitant leur mise en œuvre.  

Dans une situation économique difficile, bon nombre d’agriculteurs cherchent aussi à sécuriser leur activité, en essayant d’agir sur la valorisation de leur production, par exemple en développant une activité de transformation (+ 100 exploitations en 10 ans), en commercialisant davantage en circuit court et en vente directe, et en diversifiant leurs productions. Il existe également une vraie détresse chez des agriculteurs des Baronnies. L’enjeu de la santé mentale, du bien-être au travail, de la lutte contre l’isolement, qui va avec un sentiment de reconnaissance et une juste rémunération d’un travail nécessaire à toutes et à tous est à prendre en compte. 

Enjeu de la rémunération des producteurs : enjeu de la prise en compte des coûts de production, d’une meilleure équité. Avantage sur le territoire d’avoir plutôt de petites productions, dont la valeur ajoutée peut rester davantage sur le territoire, avec de la transformation et de la distribution en local, en circuit-court ou en vente directe. 
Développer des liens de solidarité et de confiance entre producteurs et mangeurs permet pour les producteurs de maîtriser leurs coûts de vente, et tout en allégeant les intermédiaires, permet aux mangeurs de moins subir l’inflation alimentaire et des coûts élevés.
Cela suppose néanmoins une adaptation des exploitations, qui peuvent ne pas être adaptées pour ce type de circuit de commercialisation (notamment pour celles ayant de grandes surfaces), ou qui peut nécessiter un investissement (création d’un point de vente à la ferme, dégagement d’une demi-journée pour un marché, multiplication des points de vente donc des livraisons et commandes, etc.). Ce changement prend donc du temps et doit être accompagné.

Transformation et commercialisation : un enjeu de relocalisation partiel.
L’offre locale est diversifiée et de qualité : 4 AOP, 4 AOC et 11 IGP. L'offre en vente directe est relativement important, 37% des fermes en 2020, bien que saisonnière. La production maraichère / légumière est peu développée : 70ha, 0,2% des surfaces cultivées, limitant l'accès à ces produits pour la population. La logistique pour l’approvisionnement de professionnels est un frein aux circuits courts de proximité (longues distances / petits volumes). Leur recours à l’offre locale de qualité est parfois limité, et la lisibilité à améliorer. Le public touristique permet de soutenir davantage la demande locale.

Aujourd'hui les Baronnies provençales comptent encore de nombreux outils de transformation, des moulins aux distilleries, mais aussi un des plus petits abattoirs français géré en CUMA à ST AUban sur Ouvèze, comme l'un des plus gros à SIsteron.
Cependant, des manques sont identifiés sur la transformation de fruits et légumes, les besoins des producteurs pour la vente directe ne pouvant actuellement être couverts par les quelques ateliers proposant de la prestation de services.
L'offre limitée de légumineuses transformées (lentilles pois chiches précuits par exemple) est aussi régulièrement citée comme un frein au développement de la consommation locale de ces productions.
Cependant, avec l'accompagnement des cantines scolaires sur 3 ans, le Parc et la Communauté de communes du Sisteronnais-Buech ont pu améliorer l'approvisionnement de la restauration scolaire en produits locaux et accompagner les personnels de ces structures dans la formation. Aujourd'hui, l'enjeu identifié est de poursuivre cet accompagnement avec des équipes de personnels en évolution mais aussi de renforcer le lien avec les autres structures de restauration collective présentes sur le territoire, comme celles fournissant par exemple les EPAHD ou les hopitaux.

Sensibiliser, transmettre et accompagner l’éco-consommation en matière d’alimentation
La connaissance des impacts de l'alimentation plus ou moins partagée (conséquences environnementales, économiques, sociales, nutrition-santé). Des savoir-faire existants à perdurer et à transmettre (production, jardin, cuisine, etc.). L'action commence par l'information. Des freins au changement existent encore (savoir-faire, matériels, temps, prix) qu'il faut lever pour faciliter l'accès au plus grand nombre à une alimentation locale et de qualité.

Rendre accessible une alimentation de qualité à toutes et tous et permettre aux habitants d’être acteurs de leur alimentation
Précarité très présente sur le territoire : 1 personne sur 5 sous le taux de pauvreté sur le territoire, 47% se restreignent sur les dépenses alimentaires (national)) et inflation qui restreint l’accès à une alimentation de qualité, saine et choisie, (+14% sur les produits alimentaires entre fev 2022 et fev 2023) augmentation et maintien sur la durée du nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire : X 3 en 10 ans (*national) : .. Des difficultés liées à la mobilité, des personnes isolées qui ont un choix restreint en matière d’alimentation. De fortes envies d’agir pour l’avenir du territoire, notamment autour de l’alimentation. La résilience comme l'accessibilité alimentaire passent par un choix de l’alimentation et de la manière dont elle est produite.