Le territoire
Caractéristiques et enjeux du territoire
1. Caractéristiques agricoles du territoire (RA 2020)
- Prairies et élevage
- Plus de 40% des surfaces agricoles sont consacrées aux prairies, principalement dédiées à l’élevage, qui est majoritairement présent au Sud-Ouest et au Nord-Est du territoire. Cet élevage est orienté vers les filières bovines, tant laitières que viande, mais également, et plus marginalement, autour de la filière équine.
- Cultures céréalières
- Le reste du territoire est dominé par des cultures céréalières, oléagineuses et protéagineuses, qui constituent une part essentielle du paysage agricole local, autour d’Argentan.
- Le potentiel nourricier théorique du territoire de la CC Argentan Intercom présente des disparités importantes selon les types de production. Les grandes cultures et l’élevage dominent largement, avec des potentiels nourriciers de 1 121 % et 421 % respectivement, ce qui signifie que la production dans ces secteurs dépasse de loin les besoins locaux.
- En revanche, le potentiel nourricier des légumes et des fruits est bien plus faible, représentant seulement 3 % et 10 % des besoins respectifs de la population. Ce type de culture est en sous-représentation sur le territoire. L'augmentation de la production maraîchère et arboricole pourrait ainsi être un levier important pour diversifier l'agriculture du territoire et faire progresser l'approvisionnement local des populations, tout en réduisant la dépendance aux importations.
- Diminution du cheptel
- Le cheptel sur le territoire est en constante diminution avec une baisse de 11% en dix ans (touchant les bovins, les équidés et les volailles). À l’inverse, le cheptel porcin connaît une légère augmentation, mais celle-ci ne compense pas les pertes dans les autres secteurs.
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Évolution des pratiques agricoles et diversification
Valorisation des produits agricoles - Le nombre d’exploitations engagées dans des démarches de valorisation a progressé de 20%. On observe une forte augmentation des agriculteurs investis dans des démarches biologiques (BIO), ou bénéficiant de labels de qualité (AOP, AOC, IGP), ainsi que ceux se lançant dans la transformation de leurs produits. Ces éléments témoignent d’une volonté affirmée de développer des filières locales et des circuits de vente directe.
- Diversification des activités
- L'agritourisme et la production d’énergie renouvelable deviennent des activités complémentaires pour les agriculteurs. Ces activités permettent non seulement de diversifier leurs revenus, mais aussi de renforcer l’attractivité du territoire en attirant un nouveau public et en créant des opportunités économiques.
- Développement des circuits courts : 47 exploitations, soit 8% des fermes, sont engagées dans les circuits courts, marquant une hausse de 3% en dix ans. Cette évolution témoigne de l’intérêt croissant pour des modes de distribution plus directs entre producteurs et consommateurs. On note qui plus est la structuration de groupements de producteurs souhaitant approvisionner les restaurations collectives du territoire, qui représentent des volumes de consommations importants.
Renouvellement des générations agricoles
Baisse du nombre d'exploitations : Le recensement agricole (RA 2020) fait état de 567 exploitations agricoles, soit une baisse de 124 exploitations en dix ans (-25%). Cette tendance souligne la difficulté de maintenir des actifs agricoles sur le territoire et l’importance de renforcer l’attractivité du métier et du territoire afin de préserver l’emploi agricole.
Vieillissement des chefs d’exploitation : avec une moyenne d’âge qui dépasse aujourd'hui les 52 ans (une augmentation d'un an et demi en dix ans), le vieillissement des chefs d’exploitation est un sujet de préoccupation. Dans trois ans, un tiers des exploitants aura plus de 60 ans, ce qui pose question quant à la pérennité des exploitations. La transmission d'une ferme nécessitant en moyenne entre 4 et 7 ans, plusieurs exploitations devront se préparer à ce défi à très court terme.
2. Contexte socio-économique
Alors que le nombre de commerces se maintien en centre ville, la part réservée au commerces de bouches est assez réduite (18%). Des marchés de producteurs sont organisés dans les bourgs du territoire avec parfois une perte de vitesse (ex : disparition du poissonnier sur le marché de Rânes en 2023, laissant seul un revendeur de légumes) et à Argentan où ils sont bien installés.
La paupérisation de la population est marquée par des revenus faibles et un taux de chômage élevé dans le centre-ville qui interroge l’accessibilité à une alimentation durable et de qualité sur le territoire.
La ville compte un certain nombre d'acteurs de la lutte contre la faim et la précarité alimentaire (Secours populaires, Restos du Coeur, Jardins dans la Ville et Epicerie Sociale du CCAS "Au p'tit plus").
L’intercommunalité fait face à des enjeux de santé publique important (fort taux d’obésité, déserts médicaux), à des enjeux d’attractivité, de création d’emplois, et d’insertion des personnes, auxquelles des politiques spécifiques tentent de répondre (label Territoire d’industrie, Action Cœur de ville, diagnostic Plan local de santé, accompagnement du RTPS…).
3. Contexte environnemental
A l'instar des territoires à dominante agricole, Terres d'Argentan connait de forts enjeux liés à l'adaptation de l'agriculture au changement climatique et à la réduction de son impact environnemental en faveur de la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité locale.
Le changement climatique favorise l’émergence de nouveaux risques pour les rendements agricoles. Les travaux du GIEC normand ont montré une élévation de la température de plus de 1,5 °C depuis 1970 accompagnés d'hivers plus chauds et d'une forte augmentation du nombre de jours de très forte chaleur à l'échelle de la région. L’élévation des températures sera supérieur à l’intérieur des terres par rapport aux zones côtières.
Un enjeu spécifique concerne l’émergence de nouveaux risques pour les rendements agricoles des céréales sur le territoire (cf. travaux de F. Beauvais réalisés en Normandie), ce qui pose question pour la résilience des cultures de la plaine d'Argentan. De nouvelles solutions qui permettraient à la filière agricole de s’adapter au changement climatique commencent à être testées parmi lesquelles des réflexions sur des variétés locales de blé plus rustiques.
Fort d'espaces bocagers, Terres d'Argentan est le 24e EPCI ayant la plus forte densité de haies et compte d'importantes surfaces de prairies permanentes (41% de la SAU en 2020). Un enjeu réside tout de même dans la préservation et la densification de ces haies en faveur d'une bonne connexion entre les différents bosquets et réservoirs de biodiversité, en particulier au sein des vastes étendues de plaines tournées vers les grandes cultures.
Le contexte de diminution du cheptel et la réorganisation foncière liée à l'agrandissement des exploitations agricoles provoquent une tendance à la baisse des espaces réservoirs de biodiversité que sont prairies permanentes.
Un enjeu important consiste à relever le défi de la densification des haies bocagères et le maintien des prairies sur le territoire afin de préserver la biodiversité et lutter contre certains phénomènes liés aux aléas climatiques (croutes de battances et inondation).
- Favoriser l'émergence d'une demande alimentaire de proximité pour soutenir les commerces et producteurs du territoire
- Trouver des solutions pour favoriser l'accès de tous et toutes à une alimentation de qualité et durable, notamment aux personnes en situation de précarité alimentaire et y compris en ruralité
- Renforcer l’attractivité des métiers agricoles auprès des jeunes générations
- Accompagner les exploitations dans les démarches de transmission
- Poursuivre le soutien aux démarches de diversification et de valorisation des productions locales
- Favoriser le développement des circuits courts pour dynamiser l’économie locale et offrir une agriculture de proximité
- Travailler sur la réduction de l’impact environnemental de l’agriculture pour préserver les ressources naturelles
- Travailler sur l'adaptation de l'agriculture au changement climatique en faveur de la résilience alimentaire du territoire
Candidat à la labellisation de niveau 2, le PAT prévoit un certains nombre d'actions structurantes pour répondre aux enjeux identifiés, parmi lesquels :
Chiffres clés du territoire
33 773 habitants
49 communes
46,85 habitants/km2
720,88km2 de communes
69,84% de SAU
12,10% de la SAU en bio
567 exploitations
49680 hectares de SAU
15.6% de pauvreté
11,51% de chômage
20 580,00€ de revenu médian
388,93 hectares artificialisés
Gouvernance
Porteurs du projet
Nom de l'instance de décision
Partenaires de l'instance de décision
Partenaires engagés dans la mise en oeuvre du PAT
ADEME
Région Normandie
P2AO
ANBDD
Université de Caen Normandie
Terre de liens Normandie
Safer
Bio en Normandie
Rhizome
Chambre Régionale d'Agriculture de Normandie
Groupements de producteurs du territoire
SCIC Nourrir l'avenir
Qu'est-ce qu'on mange demain dans le bocage ? (QQMDB) - Coop des territoires
Bio en Normandie
Newcold
CCAS d'Argentan - Epicerie sociale Au p'tit plus
Réseau territorial de promotion de la santé
CCAS d'Argentan - Epicerie solidaire Au p'tit plus
Mission locale d'Argentan
ASI Développement - REAJIS
ADAPEI 61 - ESAT de la Pommeraie
ANBDD
REGAL
Axes
thématiques
- Pas engagé dans cette thématique
- Engagé
- Ressource
Objectifs et actions
Les objectifs stratégiques du projet
2) Promouvoir et soutenir les filières de proximité et durables
3) Mettre en œuvre une stratégie foncière intercommunale en faveur de l’installation et de la transmission des fermes, ainsi que de la préservation des ressources locales
4) Réduire l’impact environnemental du secteur agricole et alimentaire
5) Une alimentation locale et durable accessible à tous et toutes
Les principales actions du PAT par axes thématiques
Évaluation
Dispositif de suivi-évaluation
Méthode(s) d'évaluation utilisée(s)
Coopération
Actions conjointes avec d'autres dispositifs relevant de politiques publiques territoriales
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : Le PAT favorise la mise en place d'actions en faveur des circuits courts alimentaires de proximité (production maraichère intercommunale, révision du marché public de la restauration collective et travail en gré à gré, mobilisation des restaurateurs du territoire) réduisant ainsi les besoins en transport des denrées alimentaires des établissements concernés, un levier important pour diminuer l'empreinte carbone du territoire, en cohérence avec les objectifs du PCAET.
- Un travail avec Bois bocage énergie se préfigure en ce moment, qui pourrait contribuer à l'intensification des travaux de valorisation des haies bocagères sur le territoire, en faveur de la réduction des émissions de carbone.
- L'expérimentation maraichère sera accompagnée par deux agriculteurs bio dont un passionné d'économie circulaire qui viendra conseiller l'équipe de production maraichère pour favoriser l'autonomie énergétique de l'activité.
- Transition agroécologique : Le soutien à la production maraîchère et à des pratiques agricoles plus durables dans le cadre du PAT, à travers la planification urbanistique et les actions de soutien direct à la transmission des exploitations en bio prévues dans le cadre de la convention de partenariat avec Terre de Liens Normandie répondent concrètement aux objectifs du PCAET en matière de préservation des sols, de réduction de l'utilisation d'intrants chimiques et de gestion durable des ressources naturelles (eau, biodiversité) en faveur de l'adaptation aux changements climatiques.
- Les initiatives de stratégies foncières agricoles de mobilisation des propriétés agricoles communales ont pour objectif de contribuer à la conversion ou au maintien de terres en bio dans les années qui viennent.
- Autonomie alimentaire locale : En favorisant l'approvisionnement local des cantines et des habitants, le PAT contribue à renforcer la sécurité et la résilience alimentaire du territoire, en alignement avec la dimension d’adaptation du PCAET face aux enjeux du changement climatique, notamment en réduisant la dépendance aux importations.
Le PADD et le PAT s'alimentent mutuellement pour concourir à la mise en place d'une politique publique en soutien à l'adaptation des pratiques alimentaires et agricoles face au contexte de réchauffement climatique :
- Les élus ont souligné leur volonté d'inclure des orientation favorables à la transformation du modèle de développement territorial, en particulier en matière d’agriculture, de gestion foncière, et de transition écologique, auquel le PAT s'emploi à répondre par des actions.
- Le PAT contribue également à inscrire des orientations supplémentaires en accord avec des enjeux spécifiques identifiés sur le terrain en lien avec les partenaires techniques et les agents du service urgence climatique.
On peut par exemple citer :
- le travail de mobilisation des restaurations collectives du territoire prévu à partir de l'automne 2024
- l'étude d'opportunité d'une légumerie conserverie destinée à faciliter la structuration de filières courtes plus résilientes
- une action menée en partenariat avec Terre de liens Normandie et le Siaep (Stratégie foncière protectrice de la ressource en eau, cofinancée par l'AESN) pour travailler à l'accompagnement d'exploitations sans projet de transmission et située à proximité de périmètres de captage d'eau prioritaires.
Ces actions contribuent également au développement de l’économie locale, qui fait également partie des priorités mentionnées par les élus. En parallèle, des actions de valorisation du patrimoine alimentaire local et d'éducation à l'alimentation menées dans les écoles ou via certains événements grands publics contribuent à la promotion des produits locaux et à la sensibilisation des habitants sur l’importance d’une consommation locale et durable.
Les principaux ODD auxquels contribuent les actions menées via le PAT sont les suivants :
2 - Faim Zéro / 3 - Bonne santé et Bien être 10- Réduction des inégalités :
Actions des acteurs de la santé et de la lutte contre la précarité alimentaire sur le territorire :
- Ateliers cuisine nutrition (intergénérationnels, à destination des jeunes parents, etc)
- Mise à disposition de paniers de légumes issus des productions des espaces verts dans les QPV de la ville et animation de l'initiative par les animateurs de quartiers.
Epiceries solidaires
Création d'un groupe de travail de lutte contre la précarité alimentaire financé via l'AAP Mieux manger pour tous mis en place par l'Etat : Diagnostic de la précarité alimentaire et co-construction d'actions adaptées et coordonnées pour la réponse aux besoins des personnes les plus vulnérables.
L'ensemble des actions en faveur du maintien et du développement des pratiques agricoles durables sur le territoire contribuent à la protection des ressources naturelles, des paysages agricoles et du bien être des personnes.
11- Ville et communautés durables / 12 - Consommation et production responsables / 15 Vie terrestre / 6 Eau Potable
L'ensemble des actions en faveur du maintien et du développement des pratiques agricoles durables sur le territoire contribuent à la protection des ressources naturelles.
Les actions de promotions et de sensibilisation des personnes aux enjeux d'adaptation des pratiques agricoles et alimentaires contribuent à responsabiliser l'ensembles des acteurs locaux et à faciliter la progression en faveur de pratiques de consommations et de production plus durables. (Classes Climat Alimentation, Conférence dédiée, atelier cuisine faite maison bio et locale...)
Un travail particulier est mené sur les documents d'urbanisme afin d'y intégrer des éléments de planification en faveur du maintien et du développement de pratiques agricoles durables et respectueuses des ressources naturelles du territoire.
Les projets logistique et de transformation à l'étude pourraient également faciliter la structuration d'une offre et d'une demande alimentaire cohérente et durable sur le territoire.
8 Travail décent et croissance économique
Le développement d'un approvisionnement alimentaire de proximité et durable en restauration collective, en accord avec la loi EGALim, et parmi les commerces et restaurants du territoire représente un levier important pour soutenir le dynamisme économique du territoire de Terres d'Argentan.
Le projet d'expérimentation maraichère constitue une proposition intéressante pour articuler ces deux objectifs par l'atteinte d'un modèle économique stable, garant du bon usage de l'argent public et favorisant un approvisionnement durable pour la cuisine centrale et ses 1400 convives. Le maraicher, recruté par l'intercommunalité, bénéficie de conditions de travail confortables (mécanisation raisonnable mais suffisante, soutien important des collègue de l'équipe de production et de personnel supplémentaire en période de forte production, conditions de travail d'un agent fonctionnaire bénéficiant de week ends et de congés payés). Un travail pour la mise en place de mission d'insertion en aval de la production (légumerie) est en place pour recruter ponctuellement des femmes en situation d'insertion professionnelle, en réponse à un besoin identifié de mission adaptées sur le territoire, contribuant modestement à la réduction des inégalités de genre dans ce milieu d'emploi).
Coopération inter-PAT
Coopération interterritoriale
PAT membre des réseaux
Moyens financiers et humains
Dispositifs financiers mobilisés
fonds pour une alimentation durable - programme « Mieux manger pour tous »
Moyens humains
Contact
Maëlig Louesdon
0670326434
maelig.louesdon@terresdargentan.fr
Service Urgence Climatique et Développement Durable
Cheffe de projet PAT
12 route de Sées 61200 Argentan
Pour aller plus loin
Détail des sources
Limites administratives des communes : DGFiP et IGN - 2023 - Territoire
Habitants : INSEE - 2020 - Territoire
Communes : INSEE - 2023 - Territoire
Habitants /km2 : INSEE - 2020 - Territoire
%SAU : Agreste - 2020 - Territoire
Exploitations : ANCT - 2020 - Territoire
Exploitations bio : ONB et Agence Bio - 2020 - Territoire
%SAU en bio : ONB et Agence Bio - 2020 - Territoire
Chiffres OTEX : Agreste - 2022 - Territoire
Emission GES : ANCT - 2018 - Territoire