PAT de Saint gilles croix de vie

Les surfaces agricoles occupent 56 % du territoire du Pays de Saint Gilles Croix de Vie et sont fortement marquées par les systèmes de polyculture élevage bovin viande et lait, qui expliquent la forte présence des prairies (permanentes, temporaires ou artificielles) et des fourrages annuels. En plus de cette activité d’élevage, il existe, sur le territoire, une palette d’exploitations orientées vers les productions végétales très variée, essentiellement localisées sur le littoral.

En théorie, le potentiel de production du Pays de Saint Gilles Croix de Vie est en capacité de couvrir l’ensemble des besoins alimentaires du territoire (sauf pour les fruits et légumes où il existe un déficit). Néanmoins, du fait de l’organisation historique des productions agricoles en filière collective, les produits alimentaires sont en réalité soumis à d’importants flux logistiques, notamment pour leur transformation. De plus, la commercialisation ne redirige pas les produits vers le territoire ; ces flux peuvent être un peu relativisés, dans la mesure où la Vendée est bien pourvue en outils de transformation. Il reste difficile de suivre les étapes d’acheminement des produits alimentaires de par leur complexité. 

Dans une perspective de relocalisation des productions et de leurs enjeux, notamment en matière de durabilité, le territoire ne dispose pas d’outils structurants permettant de les valoriser localement. Côté distribution, les circuits alimentaires de proximité tendent à se développer depuis quelques années, mais les habitants réalisent encore la majorité de leurs achats alimentaires en GMS. 

Les productions agricoles du Pays de Saint Gilles Croix de Vie ont été induites par la topographie et la nature des sols du territoire. Mais elles sont soumises à de fortes contraintes : pression foncière, renouvellement des générations, main d’œuvre…

Sur les 10 prochaines années, le taux de renouvellement des exploitations agricoles du territoire, c’est-à-dire le ratio des installations potentielles et des départs prévus est estimé à 39 %. Les exploitations principalement concernées par ces départs seront celles avec une activité d’élevage bovin. Peu d’installations sont connues pour ce type d’exploitations, la plupart partent à l’agrandissement. Avec, d’un côté des cédants qui pensent que leur ferme n’est pas transmissible, et de l’autre, des repreneurs qui sont de moins en moins intéressés par l’élevage.

Néanmoins, la plupart des terres seraient reprises. Ainsi, le phénomène de concentration des terres agricoles (moins d’exploitations agricoles mais avec des Surfaces Agricoles Utiles (SAU) moyennes plus importantes et des structures sociétaires), à l’œuvre depuis les années 1970, devrait se poursuivre sur le territoire. Ce phénomène complexifie également la transmissibilité des exploitations (augmentation des capitaux des fermes à céder, problématiques en termes de main d’œuvre, de moyens de production…).

De plus, il apparaît essentiel de soutenir la transition agroécologique des exploitations agricoles du territoire pour répondre aux défis environnementaux tels que la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et la reconquête de la qualité de l’eau. La transition agroécologique contribue également à renforcer la résilience des exploitations agricoles (qualité de vie, performance environnementale et économique) et à promouvoir une agriculture plus durable et équitable. Elle peut être réalisée à différentes échelles : 
- la parcelle, par l’efficience dans l’usage des intrants (fertilisants, phytosanitaires, biocontrôle) et par les pratiques (réduction du travail du sol, couverture du sol, etc.)
- l’exploitation, par la diversification des cultures et des ateliers de production, voire le changement de système vers l’agriculture biologique par exemple
- le territoire, par le développement d’une mosaïque paysagère diversifiée
Cette transition implique de nombreux changements qui doivent être accompagnés (formation, expérimentation, etc.). 

L’alimentation, ce n’est pas seulement produire des aliments pour les manger. C’est aussi des pratiques liées à des conventions culturelles et sociales, à des compétences et connaissances, comme cuisiner ou connaître les bienfaits et méfaits de telle ou telle pratique alimentaire pour sa santé (augmentation de l’obésité, augmentation de la consommation d’aliments transformés et de compléments alimentaires, etc.). Ces pratiques sont également liées aux ressources et infrastructures à disposition des personnes (maillage commercial, disponibilité des aliments dans ces commerces, accessibilité, etc.).  

L’alimentation implique également des enjeux de durabilité (préservation de la biodiversité, de la qualité de l’eau, des sols...) se traduisant, entre autres, par le choix des produits consommés. 

Selon les études, le régime alimentaire durable de demain (faible impact sur l’environnement, sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population, culturellement acceptable, économiquement équitable et accessible) favoriserait une alimentation dite « 3 V », Végétale, Vraie (peu de produits ultra-transformés) et Variée, et aurait notamment pour conséquences :
- la réduction des produits animaux (mais pas abolition) ;
- l'augmentation des produits végétaux (notamment légumineuses) ;
- la réduction des boissons sucrées et alcoolisées ;
- la diminution des boissons chaudes (thé, café…).

En outre, l’insécurité alimentaire (l’impossibilité ou la peur de ne pas avoir accès à tout moment à une alimentation suffisante, saine et nutritive) augmente sur le territoire national : 
- 1 français sur 5 déclare ne pas arriver à se procurer une alimentation saine et équilibrée pour assurer trois repas par jour ;
- 1 français sur 5 déclare sauter certains repas pour des raisons financières.
Cette insécurité peut entraîner une ou plusieurs difficultés supplémentaires, au-delà de la question de ne pas pouvoir manger à sa faim : isolement accentué, fatigue et risque de maladies, etc.