La Réunion
La Réunion
Saint-Joseph est une commune rurale et agricole. Les agriculteurs ont adapté leurs productions aux particularités géographiques climatiques de chaque planèze. Le paysage agricole est majoritairement cannier dans les Bas (le littoral) et pastoral dans les Hauts. Traditionnellement les Hauts sont consacrés à l’agroforesterie et à la culture des fruits en lisière du Parc National. En confortant son agriculture, la commune entend préserver une activité économique génératrice d’emplois et ressources mais également protéger la richesse paysagère, environnementale et écologique de son territoire. Les enjeux territoriaux sont multiples : • trouver l’équilibre entre la nature et agriculture tout en positionnant l’Homme au cœur du dispositif, • préserver les terres agricoles et faciliter l’accès aux exploitations et en structurant les villages existants ( Grand coude, Lianes, Jean-Petit, ...) • engager la reconquête des espaces en friche notamment sur les Hauts de la commune , entre autre au niveau du village de la Crête ( Hauts de l’est de la commune) en menant une politique active pour l’irrigation, l’aide à l’indivision , etc … L’agriculture contribue au projet touristique et agro-touristique communal. Il participe au cadre de vie en favorisant l’évolution et la diversification des filières. Il s’agit notamment de maintenir et/ou de réintroduire des cultures anciennes d’exception ( le thé, le géranium, le curcuma, etc …). Terre d’innovation, basée sur le savoir des anciens : Saint-Joseph est un territoire d’expérimentation dans les hauts sur le village de Grand Coude, de la Crête et de la Plaine des Grègues avec un fort intérêt de diversification des produits et des pratiques en rassemblant un réseau de partenaires privés mais aussi publics. Elle s’inscrit dans une démarche dynamique d’acteurs accompagnés mais aussi dans une philosophie prônée autour de l’éducation populaire. « Faire pour soi et par soi même », reste un credo gravé dans le marbre qui marque un intérêt fort à préserver nos ressources et nos savoir-faire historiques autour des plantes et de la gestion de nos ressources en eau. Des expérimentations ont été menées et ont abouti à une réappropriation des cultures patrimoniales (tisanes du volcan à la Crète, production de thé à Grand Coude, expérimentation de production de co-compost à partir de broyat végétal et d’effluents d’élevage, réintroduction de la culture du vétiver appuyée par l’association Destination Grand Coude et la Chambre d’agriculture… Le paradoxe d’une difficile accessibilité à l’alimentation : La première activité économique de Saint-Joseph est l’agriculture. La commune bénéficie en effet d’une population agricole jeune produisant principalement de la canne à sucre (58% de la surface agricole utile) mais aussi des cultures nourricières : élevage (13,5%), arboriculture (16%) et maraîchage (11% - un taux particulièrement élevé par rapport à la moyenne nationale). Au total donc, une production locale soutenue qui pourrait demain contribuer à l’autosuffisance alimentaire des habitants de la commune. Par ailleurs, il est à noter que l’un des deux seuls lycées agricoles du département jouxte directement l’un des quartiers prioritaires de la politique de la Ville (Cayenne, Butor Les Quais). Un diagnostic réalisé en 2022 dans le cadre de la fabrique propective alimentation de l’ANCT, a mise en évidence plusieurs freins qui nécessitent d’être surmontés pour garantir l’accessibilité à une alimentation locale et de qualité : • Le prix des produits alimentaires locaux trop élevés pour les habitants, • L’offre en produits biologiques et locaux limitée ; si la production locale est importante, l’offre en produits labellisés et de qualité n’est pas atteint du fait des règles des marchés publics et de la difficulté de répondre à l’offre en quantité suffisante. Ainsi la restauration collective scolaire ne peut être alimentée en produits biologiques de la Réunion pour atteindre les objectifs de la loi EGALIM. • Le manque de produits transformés (manque d’outils de transformation et de stockage), • L’évolution des modes de vie : le recours aux produits transformés, aux fast-foods, aux produits importés éloignés de la culture culinaire réunionnaise s’est largement répandu au sein de la population de Saint-Joseph. Ce phénomène s’accompagne d’une perte de connaissance des produits locaux et issu du patrimoine et des composantes d’un régime équilibré ainsi que de capacité à cuisiner de la part des habitants. Une population fragile en grande précarité : Dans un contexte de crise sanitaire et économique, la population Saint-Joséphoise a particulièrement souffert et souffre encore de la crise sanitaire. Cette précarité questionne aussi l’accessibilité financière à une alimentation durable et de qualité. On observe une augmentation des besoins de la population. En 2022, le CCAS a créé une épicerie sociale pour accompagner la population en complémentarité des associations d’aide alimentaire. Le territoire de St-Joseph est marqué par un indice de vieillissement supérieur à la région Réunion, avec des personnes âgées plus précaires et isolées. Cela pose aussi le problème de l’accès à une alimentation pour les personnes en perte d’autonomie (service d’aide à domicile). Une population fragile avec un taux de fréquence de diabète supérieure à la région (8,6%) et une part importante de la population en affection longue durée qui pose des enjeux de la prévention primaire en matière d’éducation nutritionnelle. Le CCAS a en 2021 mis en évidence les besoins spécifiques (y compris les besoins sur le plan de l’alimentation) et les caractéristiques de certaines catégories de populations avec des action à mettre en place vis-à-vis de la petite enfance, l’enfance et la jeunesse, les personnes en situation de handicap et les personnes âgées.