PAT de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse

 La Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse regroupe 23 communes de l’ouest des Alpes-Maritimes, elle compte 100 000 habitants, couvre 500 km2 et s’élève de 6 à 1700 m d’altitude. 

Avec des paysages marqués et une répartition spatiale très contrastées, le Pays de Grasse s’étage du littoral jusqu’aux cimes du Parc Naturel Régional des Préalpes d’Azur en une mosaïque regroupant des communes urbaines (50% de la population vit à Grasse), des communes péri-urbaines et rurales qui représentent à elles deux 80% de la surface de son territoire. 

Combinant un tissu urbain dense et étalé et des espaces naturels riches d’une grande biodiversité et d’intenses contraintes géographiques, l’agriculture méditerranéenne traditionnelle s’est pourtant développée dès le Néolithique puis à l’Antiquité autour de techniques culturales sophistiquées et adaptées aux spécificités locales. Aujourd’hui l’agriculture du Pays de Grasse reste encore une agriculture diversifiée autour de diverses productions animales et végétales. 

À la fin du 19e siècle, l’attractivité touristique entraine un essor démographique considérable. En 1950, l’agriculture est considérée comme l’une des premières activités du département, drainant 38% des actifs. Cependant l’évolution structurelle des activités économiques maralpines a conduit à une déprise considérable (moins de 2 % des actifs actuellement). Cela a été renforcé par les pressions démographique et urbaine qui ont avalé les terres arables et déréglé les coûts fonciers aujourd’hui très difficilement accessibles à l’acquisition pour les porteurs de projet agricole et les collectivités. 

Suite à l’augmentation de la population et à la perte des actifs agricoles locaux, les besoins alimentaires ont été couvert par le territoire national et international, conduisant à une situation de dépendance à 99% des importations hors du département et représentant ¼ des émissions de Gaz à effet de serre du territoire et un impact environnemental conséquent avec l’importation de denrées ne respectant pas nos critères environnementaux et sociaux. 

Malgré cela, la culture alimentaire méditerranéenne reste vive avec des patrimoines alimentaires locaux qui font la force et la richesse d’une action en matière d’alimentation (régimes méditerranéens, cultures ancestrales vivaces comme l’olive ou disparues comme le pois chiche). Cependant les évolutions sociétales et l’essor de l’industrie agro-alimentaire depuis les années 1950 ont conduit à une modification profonde des comportements alimentaires. En PACA la consommation de produits agricoles bruts ne représente que 7% des achats des ménages. Une augmentation de la consommation de produits transformés responsables pour une part importante de l’évolution des maladies chroniques en France (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaire, cancer…) et qui n’empêche pas l’augmentation des inégalités d’accès à l’alimentation qui persistent avec un taux de précarité alimentaire touchant 1 personnes sur 6 en région Sud Paca. 

Par ailleurs, peu de territoires français font face à autant de risques naturels que les Alpes-Maritimes (5 à 7 risques naturels présents). Le réchauffement climatique en a considérablement augmenté la fréquence et les intensités (épisodes cévenoles et inondations, canicules, sécheresse, feux…). Il menace aujourd’hui les ressources d’un territoire déjà particulièrement vulnérable en raison de la perte de ses terres arables, de sa géographie accidentée et difficilement accessible, de sa faible autonomie alimentaire et de sa fragilité en approvisionnement énergétique (péninsule électrique et absence de production). 

Entre préservation des espaces naturels et de la biodiversité, lutte contre les risques, adaptation au réchauffement climatique, renouvellement agricole, sécurisation alimentaire, amélioration de la santé, de la qualité de vie et développement économique, l’équilibre est aujourd’hui difficile et fragile et les enjeux de partage de ce territoire nombreux. Face à cette situation singulière, avec ses nombreux potentiels et ses vulnérabilités, le Pays de Grasse s’engage dans une démarche de Projet Alimentaire Territorial. L’objectif : se saisir de ces enjeux à travers des politiques publiques fortes et volontaristes en vue d’améliorer la résilience alimentaire collective.