PAT de la communauté d’agglomération Val de Garonne Agglomération

Les principaux problèmes et enjeux du système alimentaires du territoire de Val de Garonne Agglomération s’inscrivent dans les 4 thématiques suivantes : le foncier agricole, la transition agroécologique, l’accès à l’alimentation et les circuits courts, la transformation et la logistique alimentaires.

 

Face aux difficultés de transmission des exploitations et d’installation de jeunes agriculteurs qui entrainent une diminution du nombre d’exploitations et un agrandissement des exploitations en grandes cultures, face aux incertitudes qui pèsent sur le devenir des fermes et sur la viabilité de leurs modèles économiques, l’enjeu est double :

-        Faciliter l’accès au foncier par un recensement de l’offre et une mise en relation avec le tissu agricole local (cédants, autres candidats à l’installation, structure d’aide à l’accès au foncier …), informer les candidats sur les différents modèles d’’installation, affiner la connaissance des collectivités, faciliter l’installation par un dispositif consolidé d’accompagnement des candidats et valoriser le métier d’agriculteur.

-        Répondre aux besoins des cédants : faciliter la transmission en renforçant les dispositifs d’identification et d’accompagnement des cédants et leur mise en relation avec les candidats.

Face aux impacts du réchauffement climatique sur l’eau, sur l’alimentation, les paysages et la qualité de vie, et face aux difficultés rencontrées par les agriculteurs qui sa traduit par des déconversions à l'AB, il est urgent d’apporter des réponses pragmatiques, de promouvoir et de s’inscrire dans de nouveaux modèles techniques, économiques et environnementaux.

L’enjeu est d’encourager les agriculteurs à une évolution de leurs pratiques :
- poser des valeurs partagées rapportant l’agroécologie à des pratiques pour agir collectivement et durablement,
- accompagner les agriculteurs à travers des échanges et des retours d’expériences réussies,
- valoriser l’évolution des pratiques auprès des consommateurs, et encourager la diversification des productions.

Plus largement, en lien avec la préservation de la ressource en eau et de la biodiversité, il est nécessaire accroître le potentiel des services écosystémiques par la mise en place et la préservation des structures écologiques (valorisation des écosystèmes localisés, plantation de haies…), cibler des zones prioritaires et des actions à valeur d’exemple.

Face à l’importance de la précarité alimentaire qui touche les familles mais aussi les jeunes (étudiants et actifs), l’enjeu est de répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables et de renforcer parallèlement la lutte contre le gaspillage alimentaire :
- apporter des réponses rapides aux difficultés des personnes en situation de précarité afin qu’elles accèdent à des produits frais,
- accompagner les personnes vers un mode de consommation durable et responsable (gagner en autonomie alimentaire)
- construire un autre rapport à la consommation, à la santé, à l’image de soi, agir en particulier pour les quartiers prioritaires de la ville ou en zone rurale où les personnes sont plus isolées. 

Le recul de l’agriculture Bio dû à la baisse du pouvoir d’achat fait de l’acte d’achat bio un acte militant qui exclut la majorité de la population. La restauration collective, en particulier des enfants, peut offrir à la fois aux producteurs des débouchés importants et aux jeunes un accès à des produits locaux de qualité. La diversité de gestion des restaurants scolaires et d’unités de soins du territoire ne facilite pas une réflexion et des actions communes. Le manque de formations, de rencontres entre pairs, et l’appréhension des équipes en cuisine face au changement de pratiques est une réalité, et le sourcing est une question essentielle face à laquelle les responsables (élus, cuisiniers…) sont souvent démunis.
L'enjeu est donc :
- d’avoir une connaissance fine du fonctionnement et des besoins des restaurants collectifs (scolaires, unités de soins…) et y répondre,
- de rapprocher les parents d’élèves des équipes éducatives et techniques,
- de poursuivre le travail d’amélioration de la qualité nutritionnelle et gustative des repas et de la qualité de l’approvisionnement dans les restaurants scolaires,
- de faciliter l’accès des producteurs locaux aux marchés publics pour un approvisionnement au plus près des restaurants collectifs,
- d’éduquer au goût et de sensibiliser au gaspillage les enfants dans les écoles pour agir sur le long terme.
Le coût des repas supporté par les familles et par les collectivités est à réfléchir pour assurer une juste rémunération des agriculteurs et un accès de tous les enfants à la cantine.

Malgré un bon maillage du territoire de vente en directe, la concurrence des GMS est une réalité particulièrement en milieu rural en offrant un seul point d'approvisionnement. Une prise de conscience des consommateurs est nécessaire sur le rapport entre prix, qualité et origine des produits pour faire le choix de consommer local. L’accessibilité aux produits locaux sur un bassin de vie peut trouver des réponses pour les particuliers et les professionnels des métiers de bouche. Le territoire de Val de Garonne est un grand territoire de production qui a besoin de valoriser ses produits emblématiques, auprès de ses habitants en développant les circuits de proximité, et auprès des visiteurs qui ne retrouvent sur les tables des restaurants les produits qui font la réputation du territoire. 

Les outils de transformation des productions agricoles sont peu nombreux sur le territoire, tous situés à l'extérieur, et parfois très éloignés des exploitations. Alors que 35% des porteurs de projet agricole prévoit une transformation de leurs produits à la ferme, c’est un enjeu pour l’installation et plus largement pour le maintien des exploitations. Les délais d’abattage sont importants en particulier pour les caprins et les ovins. Les prestations sont limitées pour la découpe et la transformation des viandes et plusieurs mois d’attente sont nécessaires. 
L'enjeu est de répondre aux besoins de transformation des produits agricoles (légumes, fruits, viandes) afin de les valoriser, de participer à une meilleure rémunération des agriculteurs.
La logistique des producteurs en circuits courts – transport et massification - n’est pas efficiente, pas ou peu mutualisée, ni évaluée par les producteurs en majorité dotés de véhicules vieillissants. Les enjeux de la logistique sont donc à la fois économiques et environnementaux. Il convient donc de répondre aux problématiques de la logistique rencontrées par les producteurs, de baisser le coût des livraisons, et de proposer aux producteurs une (des) solution(s) fiable(s) pour la livraison de leurs clients, et de leur permettre ainsi d'accéder à d'autres marchés, en particulier celui de la restauration collective.

Répondre à l'ensemble de ces enjeux a conduit l'Agglomération à mener une réflexion globale inscrivant le PAT dans une démarche écosystémique visant à la fois les agriculteurs, les habitants et en particulier les personnes vulnérables et les enfants, les équipes de restauration collective et plus largement les professionnels des métiers de bouche.