PAT de la Métropole Toulon Provence Méditerranée

Le territoire de TPM, étendu sur 12 communes de Hyères à Six-Fours-les-Plages dont 9 communes littorales, représente le plus important bassin de population et donc de consommation du département. Ce territoire fortement urbanisé présente des tensions en termes d’accès au foncier, d’enjeux environnementaux, de résilience et de précarité alimentaire.

L'agriculture sur le territoire présente plusieurs atouts, avec des productions diversifiées et de qualité et même d’excellence pour certaines filières, avec 2/3 de la production agricole classés en AOP AOC. Le territoire agricole présente également de bonnes capacité agronomiques, avec un climat favorable et un réseau d’irrigation bien développé par la société du Canal de Provence. Le territoire possède encore de beaux espaces agricoles en friches offrant des perspectives de développement intéressantes. 
Les limites à ce développement sont pourtant prégnantes et multifactorielles : 

Le foncier agricole est victime de la pression urbaine et de détournements d’usage, qui le rendent difficilement accessible et disponible. La production en maraichage et en maraichage biologique est largement insuffisante pour nourrir la population, fortement concurrencée par les produits issus des pays limitrophes Espagne et Italie. On note également peu d'élevage et donc peu de production carnée et de produits laitiers. Les exploitations ont par ailleurs des difficultés à trouver de la main d’œuvre qualifiée. 
 
Ce territoire fortement urbanisé cristallise les contraintes en termes de pollutions, il est classé zone vulnérable aux nitrates et aux pesticides. Les conflits d'usage sont fréquents entre des activités qui peuvent engendrer des pollutions diffuses en mer alors que les activités aquacoles sont en plein essor.
Le dérèglement climatique est aujourd’hui manifeste. Le réchauffement climatique exerce une pression sur la ressource en eau, avec des risques d'élévation du niveau de la mer, et de fortes sécheresses. Les catastrophes climatiques sont de plus en plus récurrentes avec des épisodes de grêles, d’inondations et d’incendies. 
Les ressources en poissons se raréfient avec le réchauffement climatique et le développement d’espèces invasives. De nouvelles maladies et ravageurs menacent les productions (ex: charançon noir du figuier, mouche de l’olivier). Les exploitants agricoles sont tous engagés dans des démarches vertueuse et des changements de pratiques pour favoriser la transition écologique et doivent continuer à être accompagnés.

La vente directe des produits vivriers est fortement développée permettant une meilleur rémunération des producteurs et la réduction des transports, mais une plus grande visibilité et organisation de ces points de vente reste à mettre en place. 
 
Dans le domaine de l'économie circulaire, la métropole, qui a la compétence en matière de gestion des déchets, a généralisé la distribution de composteurs à destination des particuliers. La lutte contre le gaspillage est en route dans de nombreux établissements de la restauration collective où des pesées sont régulièrement réalisées avec une sensibilisation des convives. La gestion des déchets par les professionnels et la restauration collective représente un enjeu, que ce soit en matière de collecte comme de valorisation de ces biodéchets.

Enfin, en termes de précarité alimentaire, la population métropolitaine présente un taux de pauvreté relativement élevé, de 17,1%, avec un nombre d’habitants en situation précaire en constante augmentation, et notamment une forte proportion de jeunes. Le fort afflux de migrants (plus de 350 personnes par semaine) représente également un réel enjeu en terme d’accès à l'alimentation. Parallèlement il est constaté une baisse des dons alimentaires, et consécutivement une baisse des quantités de denrées distribuées par la Banque Alimentaire. Le don est peu généralisé au sein de la restauration collective, obligeant les associations d'aide alimentaire à acheter sur fonds propres. 

De nombreux enjeux existent donc sur le territoire de Toulon, auxquels le Projet Alimentaire Territorial de la métropole TPM cherche à répondre à travers sa feuille de route coconstruite avec les acteurs du territoire. En effet, le territoire présente une grande richesse d'acteurs locaux dynamiques, experts et engagés, et sur lesquels le PAT peut s'appuyer pour aller vers un système alimentaire plus résilient.