Auvergne-Rhône-Alpes
Savoie
1- Les enjeux sur le foncier et la production agricole
Les difficultés autour du foncier ont très rapidement été mises en avant :
- l’accès au foncier, le portage foncier et la mutualisation des moyens financiers pour la gestion du foncier,
- le renouvellement des générations et l’installation agricole sur des productions déficitaires,
- le développement des productions déficitaires et la diversification des exploitations,
- la planification du territoire intégrant pleinement les espaces agricoles et leurs diverses fonctions,
- l’évitement, la maîtrise de la consommation du foncier agricole, le cas échéant la compensation,
- la visibilité foncière à long terme, la gestion des conflits d’usage,
- la planification territoriale et les compétences départementales d’équipement rural,
- l’acceptation sociale de certains projets d’exploitations y compris alimentaires,
- l’articulation entre planification intercommunale, aménagement de l’espace, économie, équipement....
Les difficultés des productions dans un objectif d’approvisionnement local ont été partagées :
- la massification des productions,
- le dialogue au sein des filières, d'inter-filières et d’interprofessions,
- la distribution, la commercialisation, la contractualisation,
- les équipements structurants, la mutualisation de la capacité de transformation, les coopérations entre projets,
- la logistique alimentaire.
2- Zoom sur les filières déficitaires
Dans le cadre du projet « De la terre à l’assiette », certaines filières de production agricole sont ciblées prioritairement: viande, fruits et légumes mais aussi céréales, légumineuses et volailles.
Elles présentent des enjeux transversaux communs de gouvernance, de rapports économiques entre les différents maillons de la chaine (monde agricole dispersé, intermédiaire et distribution concentrés) et des enjeux spécifiques propres aux filières.
D’autres filières, notamment des filières émergeantes ou très spécifiques (petits ruminants, pisciculture…) sont à regarder de manière ponctuelle et adaptée au contexte.
Des questions transversales et générales aux filières se posent :
- protéger le foncier, installer, transmettre-installer, conforter,
- développer et valoriser les productions de qualité dont bio, HVE …
- équiper,
- s’adapter aux changements climatiques et se protéger des aléas,
- s’organiser collectivement en inter-filières, planifier,
- optimiser la logistique (ramasse, livraison, …),
- mutualiser des équipements et démarches structurantes,
- animer des relations économiques entre producteurs, grossistes, RHD, commerces spécialisés, GMS,…
- cibler les marchés pertinents selon les systèmes d’exploitation
Les enjeux de la filière légumes
- le développement et la confortation des productions,
- la prise en compte des différents systèmes d’exploitation présents dans l’accès aux marchés cibles : petites exploitations orientées vers les formes de ventes directes et structures de taille intermédiaire davantage orientées vers la RHD par la diversification des systèmes de polycultures-élevages (légumes « plein champs »).
La restauration collective est clairement un projet à partir duquel il est possible de réunir les acteurs de cette filière.
Les enjeux de la filière fruits
- des regroupements économiques pour mieux peser dans les négociations commerciales,
- une meilleure valorisation de la stratégie de segment « qualité »,
- le renouvellement accentué des exploitations arboricoles
Les problématiques de rapports économiques au sein de cette filière (rapports entre distributeurs et producteurs) dépassent la capacité d’action des collectivités qui peuvent être plutôt des facilitateurs, voire des financeurs de projets restant à définir par les acteurs.
Les enjeux de la filière de la viande
- l’adaptation de l’offre en produits : engraissement, finition, conformités avec la demande bouchère,
- la préservation de la capacité d’abattage,
- la structuration, la coopération, la création de valeur ajoutée,
- la communication et la promotion : faire connaitre les démarches et les actions en cours, travailler à une identification plus visible des produits locaux,
- l’aboutissement des relations commerciales,
- l’articulation des abattoirs dans un contexte régional de surcapacité d’abattage, d’évasion des cheptels vers l’extérieur estimée à 80 % des volumes du département,
- la meilleure valorisation économique par des liens entre le bassin de production et les débouchés locaux,
- le déploiement d’une approche spécifique sur les filières avicoles et porcines, notamment sur le sujet de l’acceptation locale de certains équipements et exploitations.
3 Les enjeux de la restauration hors domicile (RHD)
- la prise en considération du service public de la restauration publique des collectivités
- l’approvisionnement local de la restauration collective,
- les marchés publics, l’accessibilité à la commande publique, les contraintes et opportunités...
- les pratiques en cuisine, la formation, le personnel, l’équipement des cuisines, les sociétés de restauration,
- la restauration collective au-delà de la restauration scolaire,
- la réduction et la maîtrise du gaspillage alimentaire,
- la restauration commerciale et son approvisionnement.
La Restauration Hors Domicile (RHD) est un débouché potentiel pour l’agriculture locale, d’autant plus que l’introduction des produits locaux dont le bio, est un sujet légiféré, mais aussi l’objet d’une volonté politique locale qui se généralise.
Cependant, diverses contraintes et le contexte de production peuvent limiter l’intérêt économique même pour les producteurs de ce marché. Bien qu’en évolution, la RHD reste encore un marché « prix bas », présentant une certaine complexité à la fois logistique et juridique pour y valoriser les produits locaux.
Si la RHD est une opportunité de débouchés, les impacts économiques sur l’agriculture demeureront malgré tout assez faibles en termes de volumes et de valeur.
Enfin, il est nécessaire d’une prise en en compte du temps long de ce type de projet : le déploiement d’actions en matière de sensibilisation/animation des publics (producteurs, cuisiniers, consommateurs…) doit s’inscrire dans la durée.
4 Les enjeux d’alimentation des savoyards
- le traitement de la précarité alimentaire grandissante parmi la population,
- l’accessibilité sociale à une alimentation locale et de qualité,
- le gaspillage tout au long de la chaine alimentaire, de la production à la consommation finale,
- les déchets alimentaires,
- l’alimentation facteur de santé et de bien-être,
- la nécessité d’une éducation alimentaire auprès des jeunes et au-delà,
- la mise en valeur des savoir-faire, des traditions locales,
- l’accès à une production locale.
5 Les enjeux territoriaux et de gouvernance
- la cohérence et la complémentarité des projets et des démarches,
- les équipements, leurs optimalisations et leur viabilité à terme,
- l’emploi local et les difficultés de recrutement des métiers de la chaîne alimentaire,
- le partage d’information, la veille et la mise en réseau des acteurs et des expériences sur le territoire,
- les différentes échelles des politiques et des actions, la mise en cohérence des différentes démarches.
L’action publique sur l’alimentation couvre obligatoirement un large domaine d’intervention avec plusieurs thématiques interdépendantes : la production agricole, le foncier et la préservation des terres agricoles, l’environnement, la transformation, la logistique, la commercialisation et la distribution, la consommation alimentaire des habitants, mais aussi la culture et la gastronomie, la santé, la nutrition et le bien-être, l’éducation au goût, l’accessibilité sociale et l’aide alimentaire, le gaspillage et les déchets alimentaires…