Auvergne-Rhône-Alpes
Cantal
Le territoire couvert par la CABA est essentiellement agricole et naturel avec 70 % de terres agricoles et 23 % de forêts et autres milieux naturels. L’orientation agricole du territoire autour de l’élevage bovin viande et, dans une seconde mesure, bovin lait marque son identité. Le patrimoine alimentaire local, fondé sur les ressources naturelles et des savoir-faire traditionnels, est une richesse importante, pouvant être support de développement économique, social et environnemental. Le pôle urbain représenté par Aurillac concentre des entreprises de transformation et de distribution agroalimentaires ainsi que plusieurs établissements de formations aux métiers de bouche (formation initiale ou continue).
Avec plus d’un tiers de la population du Cantal, la CABA est un bassin de consommation important et stratégique en termes de débouchés pour des produits alimentaires locaux. Ainsi, qu’elle se fasse au domicile ou hors-domicile, une évolution de la consommation vers plus de produits alimentaires locaux et de qualité peut être un levier important de développement de l’alimentation et de l’agriculture durable au-delà même de la CABA. C’est donc un enjeu fort du territoire. En collaboration étroite avec les Collectivités territoriales, la CABA entend notamment accompagner la transition alimentaire en restauration collective.
Les Centres sociaux, acteurs incontournables et dont le maillage est important sur le territoire, ont déjà mis en place des actions pour sensibiliser, éduquer et développer des actions en matière d’alimentation durable. Toutes les catégories de la population sont à accompagner dans leurs modes de consommation, en tenant compte des enjeux alimentaires spécifiques. Aussi, avec une population plus âgée que la moyenne nationale, l’un des enjeux est l’aide à un vieillissement en bonne santé, et notamment la prévention de la dénutrition, tel que relevé par les acteurs de la santé (ADEPA pour le Contrat Local de Santé, IREPS Cantal, ARS AURA, etc.).
Les surfaces agricoles, selon l’outil PARCEL, représentent une surface théorique suffisante pour répondre aux besoins alimentaires de la population. Cependant, de nombreuses productions sont largement déficitaires voire inexistantes. Avec l’appui de la Chambre d’Agriculture du Cantal, des associations de producteurs et des structures d’accompagnement, l’enjeu est d’accompagner la profession agricole, afin, d’une part, de diversifier la production (tels qu’en légumes, fruits, céréales et légumineuses), d’autre part, avec la contribution des Chambres Consulaires, de développer les filières correspondantes. Les potentialités agronomiques et les besoins en structuration de filières restent à analyser avec l’appui des partenaires agricoles et agroalimentaires. Concernant la production carnée et laitière locale, un travail est également à mener pour favoriser la rencontre entre offre et demande. Le PCAET pointe d’ailleurs les limites de l’agriculture du territoire qui est spécialisée et fortement exportatrice. Les acteurs du secteur de la formation, de la recherche et du développement agricole et agroalimentaire présents sur le territoire apporteront leur contribution face à l’enjeu climatique, environnemental et aussi économique de faire évoluer le système agricole vers plus de résilience.
Du fait de la configuration du territoire, la logistique de transport des marchandises, y compris au-delà de la CABA et en lien avec les territoires voisins, sera un enjeu du développement des circuits de proximité de demain.
La CABA a inscrit le Projet Alimentaire de Territoire comme l’une des actions phares de l’axe Développement économique de son Projet de Territoire 2021-2026. Portée par le service Développement territorial de la collectivité, cette démarche recoupe des dimensions économiques à travers les activités agricoles, artisanales et industrielles, mais aussi environnementales et sociales. Ce projet a été initié au printemps 2022 avec le recrutement d’une Chargée de Projet.
Un premier diagnostic a été réalisé dans le domaine de la restauration collective et plus spécifiquement auprès des établissements de restauration des écoles primaires. Les objectifs fixés par les lois Egalim et Climat et résilience sont loin d’être atteints.
Les premiers éléments d’état des lieux tendent à démontrer que la promotion des filières locales de qualité dans les établissements de restauration hors domicile pour faciliter l’approvisionnement en faveur de ces filières est un enjeu important sur le territoire. En effet, une évolution de la demande issue de la restauration hors domicile, qu’il s’agisse de restauration collective (écoles, hôpital, crèches, EPAHD, restaurants d’entreprises, etc.) ou de restauration commerciale peut contribuer à répondre aux enjeux d’alimentation durable sur le territoire ainsi qu’au développement agricole et agroalimentaire du Bassin d’Aurillac.
Une restitution de ce travail devant les élus locaux et les cuisiniers venus nombreux (sur les 25 communes, 17 étaient représentées) a abouti à une décision unanime d’engager une action pilote en restauration hors domicile.