PAT de Plouguerneau

L'emploi dans le secteur agricole représente 14,5% des emplois sur la commune contre 2,5% au niveau national. Le nombre d’exploitants diminue et l'âge moyen augmente. Le nombre d’exploitations est en baisse et la taille de celles restantes s’accroît. En 50 ans, Plouguerneau a ainsi perdu près de 1000 ha de terres agricoles et 90% de ses exploitations. La commune est riche d’une grande variété de productions agricoles (laitière, porcine, légumière) mais quasi exclusivement issues d’une agriculture conventionnelle et intégrée à des filières longues et/ou des systèmes coopératifs peu propices au développement d’une offre en circuit court et locale. Dans chacune de ces productions existent des freins à un système d’exploitation agricole plus durable : le manque de surface agricole, des investissements destinés à l’augmentation de la productivité encore non rentabilisés, ou des efforts (investissements, formations, changement de pratiques) à entreprendre pour une mutation que l’augmentation de valeur ajoutée (liée à une transformation et/ou vente sur place) ou d’un prix d’achat valorisé (suite à une conversion en bio) ne leur semble pas compenser. Les surfaces cultivées en bio sur la commune sont par conséquent très faibles (- de 1 %) et concernent une activité maraîchère en circuit court (destinée majoritairement à la vente sur place et aux marchés locaux, et peu, de fait, à la restauration collective). L’écart entre volumes produits et consommés est éloquent : une seule exploitation porcine de Plouguerneau fournit assez de porc pour l’ensemble de ses habitants et la commune produit 20 fois plus de tomates que sa population n’en consomme. Par contre, les fruits et la volaille, comme les céréales à destination de l’alimentation humaine, sont déficitaires par rapport aux besoins de la population. Côté produits de la mer, la ressource et la qualité existent mais elles rencontrent peu la demande locale (méconnaissance, prix). Reste que la commune est reconnue pour des spécificités locales (élevage d’ormeaux, récolte et transformation d’algues). Au-delà du périmètre communal, les acteurs jouant un rôle clef dans le système alimentaire local sont localisés dans un rayon d’une centaine de km : coopératives, abattoirs, plates-formes logistiques. Dans un rayon équivalent se trouvent les acteurs de la transformation (usines) et les grossistes. Il apparaît un manque de communication entre producteurs et consommateurs locaux. Les agriculteurs interrogés se sentent méconnus, déconsidérés et envisagent la consommation de produits locaux et bio comme une niche et non comme un phénomène destiné à devenir une tendance de fond. Les consommateurs locaux enquêtés ont pourtant une bonne opinion des agriculteurs et se tournent vers la qualité dans leurs achats malgré un prix supérieur (3/4 des répondants souhaiteraient voir se développer l’offre en produits biologiques sur la commune). Enfin, les freins évoqués à un approvisionnement plus local, que ce soient pour les consommateurs ou les commerces de bouche, sont le manque de diversité des produits et leur difficulté d’accès (éparpillement géographique des points de vente, horaires d’ouverture non adaptés, prix).